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Fish Creek étant plus que décevant, nous revenons deux fois à Lax An Zok. L'endroit est gratuit, les gens sympas et il y a au moins un grizzly qui vit près du camp.

Mais commençons par le commencement.

Lax An Zok Fish Camp (56.023209,-129.154138) est un camp d'été des indiens Nisga'a (prononcé nichka) qui vivent dans la région. Ils y pêchent le saumon pour nourrir le village auquel appartient ce camp.

Plus d'un million de saumons remontent la rivière Meziadin qui borde leur campement. Ils ne sont authorisés à en pêcher que 10 000 par an, ce qui leur permet de nourrir le village ainsi que de faire du troc contre des denrées alimentaires produites par d'autres tribus indiennes. Du crabe, par exemple.

Lax An Zok, prononcé "Lar èn djorh' ", signifie "where people stay" (là où les gens restent).

Les relations tribales sont trop compliquées pour être expliquées dans cet article, mais globalement, le camp est dirigé par la famille Rush, avec à leur tête, Gregory Rush, qui se trouve être le Chef du village.

Grâce à l'aide de sponsors privés, les bâtiments du camp ont pu être construits et l'équipement fourni.

Les Nisga'a accueillent gratuitement tous les publics afin de partager en toute simplicité leurs traditions et vivre un peu du tourisme.

La cascade créée artificiellement en 1966 par le gouvernement pour obliger les saumons à remonter l'échelle à poissons un côté de la rivière est une attraction touristique mentionnée dans les guides. Les gens passent tout au long de la journée, pour regarder les saumons sauter et/ou s'intéresser à l'activité du camp.

Un jour, une requête inhabituelle a été formulée auprès du Chef : sauter la cascade en kayak ! Une première pour le camp, alors on s'est tous mis à filmer.

 
Des kayakeurs sautent la cascade :
 

Les Nisga'a ne sont pas authorisés à vendre le saumon qu'ils pêchent. Toutefois, ils en offrent un morceau lorsqu'on achète un T-shirt dans leur petit gift shop.

L'argent va à la communauté, alors je me suis procurée un T-shirt et suis retournée au camion avec une énorme tranche de saumon tout juste fumée !

Merci Evan, pour la photo !

Mium ! Cette tranche nous a fait deux repas !

Dans le premier, on a mangé le saumon fumé cru, servi avec une salade. Très bon, mais un peu difficile à digérer.

Pour le second, j'ai fait bouillir la tranche pendant 15 minutes à gros bouillons et l'ai servi avec des pâtes. Boy (manquait plus que la crême !), c'était trop bon !

Une troisième façon de manger le saumon ainsi fumé est de le griller au barbecue.

Les Nisga'a prépare le saumon de 9 façon différentes : plusieurs méthodes de fumage (tranches fines, épaisses, assaisonnées ou pas), emballage direct dans des sachets mis en congélation, mise en bocaux. Filets, queues, têtes, tout est bon à manger ou à troquer.

En plus de pêcher et de tuer le saumon, il faut au minimum 15 heures de travail pour le conditionner correctement. Le fumer prend 16 à 18h.

Chaque jour, la pêche s'effectue en fonction des besoins. C'est le Chef qui décide. Il peut y avoir besoin de 50 comme de 1000 saumons.

Le plus qu'ils en aient pêchés en une journée est 1200 !

Ce jour-là, ils étaient trois pêcheurs à se relayer toutes les heures.

Voici quelques photos illustrant le camp de pêche. On y voit Evan et son frère en train de pêcher, un jeune du village venu donner un coup de main en train de tuer les saumons, et Gregory junior (le fils du Chef) s'occupant du conditionnnement du saumon.

Je leur ai dit de vive voix, mais je tiens à l'écrire : je remercie le Chef Gregory, Gregory junior et Evan de nous avoir si amicalement reçus dans le camp. Cela a été très enrichissant de discuter avec eux ainsi que de partager leur quotidien. MERCI !

Nous avons été rapidement rejoints dans cette aventure par John, retraité de floride qui, comme nous, s'est bien senti dans ce camp.

Enfin, quand je dit "nous", c'est surtout moi, car Mon Bel Homme préférait se balader durant des heures que de rester au camp.

John s'est vite fait à la vie du camp, pêchant, tuant et coupant le poisson de temps à autre.

 
John pêchant à Lax An Zok :
 

À force de discuter, je me suis vue proposer de pêcher aussi (à la manière des Nisga'a) et j'ai accepté avec joie.

Babé-Mon-Sceptique doutait vraiment que j'y arrive et avait choisi de filmer pour en garder un souvenir. Pourtant...

 
Coucoux pêche le saumon à Lax An Zok :
 

... J'en ai pêché 5 au total !

Trop-trop cooooool !

Bon, ça m'a pris une demie heure et j'ai ensuite eu mal au bras pendant deux jours.

Je n'étais pas prête d'être embauchée par le camp. Evan en pêche au minimum 50 par heure.

Mais c'était super sympa. J'ai même tué l'un des saumons et Evan en a coupé les filets qui ont fini frits à la poêle. Mium !

Les Nisga'a sont tellement sympa qu'ils m'ont permis d'emprunter une de leurs échelles. Les réparations de l'année dernière s'étaient mises à nouveau à fuir et il fallait que je colemate tout ça. Mais, imossible de monter sur le toit du camion sans échelle.

Merci à nouveau au Chef Gregory de m'avoir permis d'utiliser l'échelle et à Evan de l'avoir apportée.

Evan, c'est l'un des pêcheurs du camp. Il accueille souvent les touristes.

Lorsqu'on est arrivés la première fois, il nous a montrés les photos et vidéos qu'il avait faites du grizzly qui traversait la rivière le matin même, plus toutes celles des autres jours !!!!

Pêcher et regarder les saumons sauter, c'est sympa, mais ce qui nous a poussé à revenir à Lax An Zok, outre la compagnie des Nisga'a, c'était de voir enfin un grizzly pêcher.

Alors, on s'est mis à spoter tous les jours, moi en restant aux abords du camp et Babé en allant marcher tout autour.

Petite parenthèse sur comment se protéger des ours quand on vit quelque part.

Avec tous les saumons qu'ils pêchent et fument, les ours s'aventurent parfois dans le camp (et il y en a au moins deux dans le coin !). Une fois, un grizzly s'est même dressé au milieu de la rivière à 5m d'Evan lorsqu'il était en train de pêcher !

Il est donc nécessaire de les tenir à distance. Pour cela, les Nisga'a aspergent du "bleach" (= de l'eau de Javel) sur des tissus disséminés tout autour du camp. En renouvelant l'opération matin et soir, cela les tient juste à distance.

Je dis bien "juste à distance", car Evan, qui aime les gadgets, a disposé deux petites caméras "piège photo" aux entrées du camp. L'une d'elle, celle proche de la rivière, est située à 5 m des tissus disposés à l'entrée de la piste que l'on voit sur les photos ci-dessus. Et, devinez qui a pêché un saumon juste à côté et l'a ensuite mangé dans la forêt ?

Bien sûr, c'était un matin où nous n'étions pas là.

Evan nous a tout ne même laissé les photos en souvenir en plus de celles où on nous voit. Merci !

D'ailleurs, si ça vous intéresse de le suivre, Evan a des comptes Facebook, Instagram et Youtube sur lesquels il publie ses photos et vidéos.

Mais revenons à nos nounours.

En revenant la première fois, à force de patience, nous avons enfin pu voir un grizzly au bord de la rivière.

Bon, on ne l'a pas vu pêcher ces fois-là, mais ces courtes obs nous ont confortés à revenir au camp après la déception de Fish Creek.

Quand je dis "courte obs", il s'agissait vraiment d'observations de quelques secondes !

Un matin, Nounours (surnom affectueux que nous avons donné à ce grizzly) est venu faire trois fois trempouillette au bord de la rivière, juste en face du camp. J'ai réussi à garder un souvenir de l'une d'elle.

 
Nounours fait trempouillette un matin en face de Lax An Zok :
 

Le lendemain, rebelotte, Nounours fait à nouveau trempouillette avant de partir, apparemment gêné par notre présence.

 
Nounours fait trempouillette le lendemain en face de Lax An Zok :
 

Obs courtes, mais vraiment très-très cool !

Babé aime plutôt spoter vers l'embouchure de la rivière, qui se situe à un peu près 500m du camp.

Il va y voir notre Nounours deux fois le matin et une fois le soir, avec aussi très furtivement un grizzly plus petit dont il n'arrivera jamais à tirer le portrait.

Voici les photos de Nounours prises un matin particulièrement froid, avec des brumes s'élevant de la rivière.

Comme vous pouvez le constater, ce grizzly n'aime pas du tout notre présence et se carapate dès qu'il nous apperçoit.

Alors, on va s'armer de patience et surtout se faire beaucoup plus discret afin de pouvoir l'observer bien plus longtemps que quelques secondes. Mais ce sera pour l'article suivant.

Je voudrais terminer celui-ci en vous parlant de la rivière Meziadin.

Source de nourriture pour les hommes et les animaux, c'est un lieu gorgé d'énergie et magnique à voir tout au long de la journée.

J'ai passé des heures à l'observer. On ne s'en lasse pas. Elle est belle, tout simplement.

Un matin, les fumées d'un feu de forêt situé non loin du village de nos pêcheurs en ont voilé le ciel. Heureusement, ce feu n'a pas duré longtemps et n'a pas touché le village.

Et voici une petite vidéo de la rivière et de ses habitants, qui évoque bien, selon moi, l'ambiance que l'on y trouve lorsque l'on passe un petit peu de temps dans le camp.

 
Lax An Zok Fish Camp au bord de la rivière Meziadin :
 
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