Baie-Comeau est une grosse agglomération bien pratique avec tout ce qu'il faut pour faire les pleins de nourriture (Walmart et Provigo) et gasoil, du Nenet (qui crache à l'office de tourisme du Manicouagan derrière la station essence) et la lessive (49.215542,-68.171476).

En ce jeudi 1er septembre, nous voici fin prêts pour deux semaines d'autonomie ou presque.

Et c'est parti pour la montée du Québec !

Nous bifurquons sur la route 389 et retrouvons avec plaisir la forêt boréale.

Nous longeons aussi les lignes électriques car cette route a avant tout été créée pour relier Baie-Comeau aux grosses centrales électriques qui alimentent en partie le Québec. Elle permet aussi aux forestiers d'extraire entre 250 000 et 1 500 000 mètres cubes de bois par an et de rejoindre les mines de fer de Fermont ou celles d'or de Labrador City.

Donc, "merci" à toutes ces industries extractivistes sans lesquelles nous ne pourrions pas faire notre petit périple.

Les centrales électriques de Manic 2 et 5 peuvent se visiter gratuitement jusqu'au... 31 août. Tant pis, nous les observons en passant. C'est tout de même dingue ce que l'Homme est capable de faire... et de modifier dans son environnement.

La route rebondissante est en lacets. Après Manic 5, il y a une centaine de kilomètres sous forme de piste roulante, puis nous retrouvons l'asphalte.

Une boule de poils noirs traverse la route un peu plus loin. En arrivant sur les lieux, Babé ne voit plus qu'une paire d'yeux et deux oreilles qui le scrutent avant de disparaître dans la forêt. C'est notre premier ours ! Cooooool ! Furtif mais cool !

On prend de l'altitude pour arriver dans la zone des Monts Uapishka ou Groulx en québécois. Je n'ai pourtant pas vu de minions dans les parages...

Les amateurs de randonnées du coin ont aménagé quelques sentiers pour faire les sommets avoisinants. Un grand merci à eux car le milieu est très tourbeux et impossible à pratiquer autrement. Enfin..., il faut tout de même avoir de bonnes chaussures et aussi des guêtres car il y a parfois des endroits encore bien humides.

Autant dire que ces sentiers ne sont pas pour moi car je n'ai que de petites chaussures de rando. Je ne suis pas le moins du monde désolée car j'ai décidé de glander un max, c'est à dire regarder des films et faire des "expériences culinaires", comme les appellent Babé, afin de relâcher encore plus le "Coucoux rationel" en moi et de me reconnecter à mon "Moi-Créatif".

Je passe donc beaucoup de temps à me replonger mentalement dans "Mes Histoires" (pour ceux qui ne le savent pas, j'écris des romans), retrouvant les intrigues de certaines, en paufinant d'autres (celles des dragons avancent bien). C'est trop coooool !

Je n'en suis pas encore à la phase rédactionnelle, c'est encore trop tôt (et non les filles, il faudra encore attendre ! ). Mais j'aime cette phase d'errance où les idées jaillissent, se concrétisent ou s'étiolent. Ouaip ! C'est trop cooool

Babé, quant à lui, est tout content de pouvoir faire quelques sommets. Ce n'est pas de la hautes montagnes, seulement 1000m d'altitude, mais ils permettent de passer de la forêt boréale à la toundra avec de belles tourbières et une vue sur l'astroblème de Manicouagan, le 4ème plus grand cratère météoritique du monde. Babé a un peu mal aux jambes le soir et est surtout bien crevé ! . Mais il est heureux de faire ces sommets, d'autant qu'il est tout seul.

Balade Mont Provencher :
Balade Mont Harfang :
Balade Mont Jauffret :

Vous avez remarqué l'immense tapis de résidus de la mine de fer de Gagnon ?

Voici une partie de l'Astroblème (qui fait 50km de diamètre !) et qui est entouré par le lac de barage de Manic 5.

Pour les amateurs de rando, on trouve gratuitement la carte des Monts Uapishka avec tous les sentiers dans les offices de tourisme. Pour ceux qui n'ont pas la carte, le départ du sentier pour le mont Provencher est au km 335. Le départ nord du sentier pour le mont Harfang est au km 352. Babé conseille de le faire à partir de là plutôt qu'au départ sud du km 349. Enfin, le départ du sentier pour le mont Jauffret est au km 365. Babé n'a croisé ni Angélique ni les anges... (C'est sa blague, pas la mienne !)

On a de la chance, car le temps, bien que nuageux, n'est pas à la pluie et vire même au franc soleil. Côté températures au lever dans le camion, c'est 8°C le premier matin et 15°C le dernier car le vent a tourné au sud. L'après-midi, c'est 18 ou 30°C.

Côté bivouacs, il y a du choix avec pas mal de gravières. (51.422646,-68.215606) (51.481262,-68.215713) (51.486937,-68.22483) (51.682169,-68.114002)

Le premier soir, Babé sort spoter les aurores. Nous sommes en altitude et la météo spatiale annonce quelques turbulences du côté du cercle polaire. C'est le début de la soirée et je sursaute en l'entendant frapper aussi vite à la porte.

Le ciel est presque dégagé et nous assistons à de faibles occurences d'aurores boréales. . Bon, elles ne sont pas aussi flamboyantes que celles dont on voit les photos en hiver, mais on assiste bien à la formation d'ondulation verdoyantes sur l'horizon, au-dessus et derrière des arbres. Ça ne dure pas très longtemps. On n'est d'abord pas sûrs de ce que l'on voit. Puis, une forme vert pâle s'intensifie, s'élargit et s'évapore. A un moment, elle couvre tout l'horizon nord. On observent aussi des sortes de traînées blanchâtres qui se forment de façon éphémère dans le ciel étoilé. Très jolies.

On en ressort transportés.

J'essaies de les filmer mais l'intensité lumineuse est très faible. Au départ je vous avais mis la vidéo la moins pourrie mais, suite à un élan démocratique inhabituel de ma part (dixit Babé), et après avoir pris l'avis du comité rédactionel (c-à-d Babé), nous avons décidé de ne pas la publier parce qu'on ne voyait "absolument rien" (dixit encore le comité rédactionel !), mais c'est pô vrai, on voyait quand même quelque-chose.

Nous n'assisterons pas à d'autres aurores les deux nuits suivants.

Enfin, je ne peux finir cet article sans parler du Gray Jay (le mésangeai du Canada), oiseau fort sympathique mais furtif qui traverse souvent la route devant le camion quand on roule et qui vient rapidement voir qui on est quand on se pose quelque part avant de repartir promptement dans la forêt.

Babé n'a pas réussi à le photographier jusque-là, mais j'en ai un bref souvenir vidéo.

 
 
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