Nous continuons la route et traversons le reste du Québec et le Labrador en trois jours, soit environ 1400km.

La route nous engourdit un peu, nous ne sommes pas habitués à faire autant de kilomètres dans une journée, mais nous y prenons plaisir car elle passe vraiment au cœur de la forêt qui s'étend à perte de vue. Les patches de tourbières élargissent parfois l'horizon, tout comme les grands lacs entre Labrabor City et Churchill ainsi que des parties de forêt brûlée. Et il y a les rivières aux eaux toujours noires et tumultueuses.

Passés les Monts Uapishka, on entre sur le territoire des mines de fer et d'or. D'abord avec Gagnon, dont il ne reste plus que la route et les trottoirs de l'ancienne ville (plutôt sinistre), puis celle de Fire Lake dont on voit les grands terrils qui paraissent bien petits comparés à ceux du Mont Wright.

Arrivés à Fermont, on va voir le gros camion de la mine exposé à l'entrée.

On est le 05 septembre, jour de la fête du travail. Tout est fermé ou presque, ici comme à Labrador City.

En passant la limite de la Province du Labrador, on retrouve la langue anglaise et on perd une heure. La route, toute neuve, est très agréable.

On trouve un super spot dodo dans une carrière ouvrant sur une tourbière (53.34812,-65.71383). On est au-delà du 53° parallèle, au plus proche du cercle polaire que l'on puisse être. La météo spatiale annonce encore des perturbations. L'air est chaud, le ciel dégagé, mais on ne voit aucune aurore. La fatigue nous gagne à 22h. Dommage.

Le trajet jusqu'à Happy Valley-Goose Bay se fait tranquillou sur de longues lignes droites. On passe de jolis lacs vers Churchill Falls et l'on traverse la forêt, toujours la forêt.

C'est grand !

On longe à nouveau les lignes électriques. Peu de monde sur la route, seulement quelques camions et des 4x4.

Parfois, on se sent vraiment seuls au milieu de nulle part.

Un ours traverse la route au loin. Il a l'air énorme. Mais il a disparu depuis longtemps lorsqu'on arrive sur place.

On voit aussi quelques spécimens très reconnaissables, quelque soit le pays que l'on traverse : gros bidons, vestes de cammouflage, bière à la main, fusils chargés avec en plus, ici, un canoé sur le toit du 4x4. Vous ne voyez pas ? Allez, je vous donne un indice : c'est l'ouverture de la chasse.

On comprend pourquoi les ours ne s'attardent pas en traversant la route...

Nous arrivons à Happy Valley-Goose Bay qui est l'union de deux villes dortoirs pour les mines, les carrières et la grosse entreprise du réseau électrique de la région. L'ambiance y est tristounette. Il faut dire que le temps n'est pas gai non plus avec de la grisaille et du vent froid. Nous y arrivons le soir, heure de débauche des ouvriers en grosses chaussures, casques et combinaisons de sécurité. Nous y faisons les pleins d'eau et de nourriture et repartons trouver un spot dodo plus loin dans la forêt (52.839473,-60.134037) le long de la route 510.

Le lendemain, nous abandonnons la route asphaltée 85 km après Happy Valley-Goose Bay pour passer la journée sur la piste jusqu'à Red Bay. La grisaille continue et le froid s'accentue. On passe 200 km un peu cassant avec de nombreux trous. On ne croise qu'une dizaine de véhicules. Au passage, nous perdons encore une demie-heure.

Note positive : avec l'humidité, on ne fait pas de poussière. Déception : on ne voit pas un seul mammifère. Pourtant, les panneaux nous avertissent de la présence de moose et de caribous... Dommage.

Heureusement, le paysage est toujours aussi beau, même sous la grisaille. En arrivant près de la mer, on passe quelques fjords qui doivent être encore plus beau avec du soleil.

Bon, arrivés vers Red Bay, on ne voit plus rien à cause du brouillard. Mais les quelques endroits d'éclaircies nous donnent envie d'en voir plus : la forêt a disparu et laissé place à la lande rocailleuse. On arrive dans la toundra.

 
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