Jeudi 16 novembre.

On ne pouvait envisager de remonter la pacific slope sans faire quelques arrêts coches.

On abandonne donc les plages pour une virée dans la Sierra Madre del Sur, la chaîne de montagnes qui borde l'océan Pacifique dans cet état et les voisins. Plus précisément, nous nous dirigeons vers la Sierra de Atoyac et la route qui part de la ville du même nom.

Pour cela, nous allons faire presque 300km et passer la ville d'Acapulco.

Synonyme de filles aux gros lolos pour certains, Acapulco est avant tout une ville pour nous. Et qui dit ville, dit généralement longue traversée, péages et bouchons.

J'avais prévu de faire des courses au Walmart. Toutefois, la perspective de prendre une autoroute à péage ainsi que de passer dans Acapulco même me fait changer de route au dernier moment.

Nous prenons le boulevard traversant la banlieue qui s'avère finalement plutôt roulant avec seulement quelques ralentissements.

On mettra quand même 1h30 à faire le tour de la ville.

Nous faisons quelques courses dans un petit Bodega Aurrera et arrivons à Atoyac de Alvarez en début d'après-midi après avoir traversé palmeraie sur palmeraie.

On pensait y bivouaquer puis monter dans la sierra le lendemain. Toutefois, n'arrivant pas à trouver de Pemex ou de cour d'hôtel convenable au bivouac dans cette ville compacte et bruyante, nous poursuivons notre route dans la montagne.

La route est bonne mais passé la ville, le coin est relativement désert. Aucun balneario dans les petits villages que l'on traverse. Quant à El Paraiso, ses rues étroites nous dissuadent d'y entrer.

Décidément...

Cette route montagneuse est réputée pour ses vols dans les véhicules, alors autant dire qu'il est hors de question pour moi de bivouaquer au bord sans l'assurance que c'est sécure.

On finit par trouver notre bonheur dans un petit village après El Paraiso. Après renseignements pris auprès des habitants, on nous dirige vers une chapelle (17.352079,-100.21268) un peu à l'écart de la route. Tous les gens nous disent que c'est sécure car il y a un poste militaire un peu plus loin. Il n'y a pas de troubles dans cette partie de la montagne, c'est plus haut.

Nous voici à bivouaquer près d'un saint à qui je fais même un petit don !

Nuit tranquille à 690m d'altitude, sous la couette d'été que je ressors dès la tombée de la nuit car l'air est agréablement frais.

Départ efficace avant l'aube le lendemain pour monter plus haut dans la montagne.

La route est en très bon état, comme si elle avait été récemment refaite. Toutefois, elle est souvent barrée par des glissements de terrains.

La forêt est jolie. On passe de nombreuses cascades.

On monte jusqu'à plus de 2300m d'altitude pour se poser en bord de route sur un remblais.

Babé part spoter pendant que je prépare à manger.

"Tut-tut !"

Un 4x4 transportant une famille avec deux enfants s'arrête. Ces gens sont heureux de voir des étrangers qui viennent visiter leur montagne.

On papote un peu et ils me disent qu'ensuite, la route se transforme rapidement en piste. Ils me font un dessin des "villages à éviter" où les habitants sont vraiment pas gentils. Dans d'autres villages, il vaut mieux être invité par quelqu'un de connu pour y entrer. Chez eux, on est les bienvenus.

Ils me disent aussi qu'il n'y a aucun problème à bivouaquer en bord de route. Mmouaif...

Ils reprennent leur route et je retourne à ma sauce tomate.

Babé rentre un grand sourire aux lèvres. Il saute carrément de joie parce qu'il a vu un geai rare qu'il avait déjà cherché sans succès dans la Sierra de Mihuatlan : le White-Throated Jay.

Il a même pu en faire quelques photos souvenirs !

Trop cooool !

Pour les birders qui seraient intéressés par le spot obs, il s'agit du km79,6 (écrit au milieu sur la route) avec les coordonnées GPS aproximatives suivantes : 17.490673,-100.20145.

On déjeune et commence à faire la sieste, interrompue par des pas qui tournent autour du camion...

Un coup d'œil par la fenêtre nous révèle la Policia Estatal.

Ils sont une demie douzaine armés et casqués et se demandent bien ce qu'on peut faire là.

Questions et réponses habituelles. Ils contrôlent nos papiers dans une atmosphère détendue.

On demande si on peut dormir en bord de route. Un sous-off dit que oui, le chef dit non. No seguro. Ce n'est même pas recommandable de s'arrêter dans la journée...

Oups...

Babé se serait bien vu dormir dans la montagne... Mais bon, puisqu'il a vu son geai et que les flics lui ont un peu cassé son coup auprès de Mi Coucoux, il consent, un peu forcé, de redescendre à la chapelle en faisant quand même quelques arrêts obs.

Là, Babé coche la Short-Crested Coquette dans un buisson en fleur en bord de route.

Il va faire 5 coches au total !

Ça faisait longtemps !

Le beau ciel bleu se voile rapidement de nuages vers 15h. On est vite dans le brouillard.

On redescend à la chapelle pour dormir encore tranquillement.

À noter qu'à part nos policiers, on n'a pas vu de grosse présence policière ou militaire dans la montagne contrairement à tous ceux qu'on a vu dans la plaine.

 
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