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Un jour en amenant un autre, nous finissons par passer bien plus de temps à Tuktoyaktuk que les 3 jours initialement prévus.

Nous sommes arrivés au bout de la route et le paysage est bien sympathique. Alors, on disfrute.

Un mot sur notre spot dodo.

La Pointe est une Recreation Area, une aire de pique-nique pour les villageois. La municipalité autorise les voyageurs à y bivouaquer du moment qu'ils restent respectueux des lieux.

De toute façon, il y a tout ce qu'il faut sur place. Poubelles et WC sont régulièrement vidés et nettoyés. Il y a même du papier et du produit antiseptique dans les WC !

Il y a du bois flotté en abondance tout autour du village et les cantonniers en apportent régulièrement pour ceux qui veulent faire des barbecues ou simplement se réchauffer, car le vent est froid et cinglant ici.

Espérons que ce bivouac gratuit le restera car, jour après jour, nous constatons qu'il y a beaucoup de monde qui arrive à Tuk.

4x4 cellules, fourgons, motos, vélos et même marcheurs arrivent à La Pointe pour se prendre en selfie devant l'Océan Arctique.

Nombreux sont ceux qui ne restent que quelques minutes et repartent aussitôt. D'autres y passent la nuit pour disfruter le soleil de minuit. Plus rares sont ceux qui, comme nous, restent plus longtemps.

Au final, cela fait pas mal d'animation, pour nous mais surtout pour les villageois qui n'ont jamais vu autant de touristes.

En l'espace de 15 jours, depuis que la route est officiellement ouverte, 1000 touristes sont déjà venus jusqu'à Tuk, soit autant que durant la saison touristique de l'année dernière !, car avant, en été les gens n'arrivaient ici que par avion ou plus rarement par bateau.

Toute la journée, et jusque tard dans la nuit, les villageois passent donc en 4x4, en quad ou à pieds pour voir les nouveaux arrivants.

Nous sommes frappés par leur accueil chaleureux et leur ouverture.

Dès le premier soir, deux villageoises viennent spontanément vers nous pour savoir d'où on vient et pourquoi on est venus ici.

Le dimanche, deux familles viennent faire un barbecue. Ils font griller des petits morceaux d'aileron de beluga et les font ensuite goûter à tous ceux qui le veulent bien.

Je ne suis pas du tout pour la chasse à la baleine. Néanmoins, les Inuvialuits chassent le beluga depuis la nuit des temps et sont encore autorisés à le faire.

Dans un esprit de partage, j'ai goûté un mini bout d'un morceau.

Très chewy, cela a d'abord un goût de poisson. Puis, un goût plus fort se prononce.

Bof.

Je leur prépare, à lui et sa famille, un gâteau au yaourt pour les remercier.

Là, sa femme me donne un sachet de cranberries qui sort du congélateur.

Trop gentils !

Je vais les faire en gâteau avec du chocolat. Mium !

Avec tous ces touristes (il y a aussi des bus de tourisme !), le village a commencé à s'organiser.

Lorsque Dave et Jeannie sont arrivés, il n'y avait rien et ils ont dû chercher pour trouver un vendeur d'artisanat local.

Quelques jours plus tard, un marché d'artisans a été mis en place : le Pingo Market.

Nous y sommes allés faire un tour. Il n'y avait pas grand monde ce jour-là, mais on en est quand même repartis avec un chouette Inukshuk miniature, ces empilements de pierres que les peuples des régions arctiques construisent pour repérer des zones de chasse ou se diriger sur la toundra.

Vu comme on est doués pour toujours prendre la mauvaise route (enfin, surtout Coucoux ! Hein, Babé ? ! ), il nous fallait bien un petit coup de pouce !

L'une des dames qui vend des petites figurines nous enseigne quelques mots Inuvialuit.

Quyanainni, prononcé "Rouyanaïni" signifie "Merci".

Asi !, prononcé "Assi" signifie "Bien".

Alappaa !, prononcé "Alap'pa-a" signifie "Froid".

L'ouverture de la route n'a pas que des avantages pour les gens qui viennent du sud. C'est aussi un moyen de circuler librement pour les villageois de Tuk.

Avant, ils ne pouvaient circuler en voiture qu'en hiver sur la toundra gelée. Sinon, il fallait prendre l'avion et la place était cher : 350$/pers !

Maintenant, ils peuvent se rendre vers le sud par leurs propres moyens, quand bon leur semble.

Puisqu'on est en pleine période de soleil de minuit, j'ai voulu en garder un souvenir en filmant et prenant une photo du soleil à chaque heure de la journée.

Bon, cela m'a pris plusieurs jours car je ne peux pas rester éveillée pendant 24h. Mais je suis contente de ce petit souvenir.

 
24h de soleil de minuit en vidéos :
 
24h de soleil de minuit en photos format paysage :
 
24h de soleil de minuit en photos format portrait :
 

Je suis plutôt déçue du rendu des vidéos. Au final, je trouve que les photos en format portrait sont celles qui rendent le mieux car, en positionnant le soleil toujours avec le même colimateur, on voit bien sa course dans le ciel par rapport à l'horizon.

Dommage qu'il n'ait pas fait beau entre 4h et 5h...

L'Océan Arctique change quasiment sous nos yeux. Des espaces libres se libèrent chaque jour.

Évidemment, nous prenons "quelques" photos.

Océan Arctique le 17 juin :
Océan Arctique le 18 juin :

Il ne faut pas croire en regardant les photos qu'il fait beau tous les jours ! En fait, c'est plutôt un jour de beau temps pour deux de mauvais.

Je reste souvent à disfruter l'océan à La Pointe, ce qui a un effet très positif sur mon imagination. Mes méchants prennent forme. Les derniers romans s'étoffent.

Je fais aussi quelques tours dans le village, histoire de faire des courses de temps en temps.

4,85$ le pain (2$ à Whitehorse), 7$ le pot de yaourt (3,5$ à Whitehorse), 5$ la douzaine d'oeufs (3$ à Whitehorse), 9$ les 3 livres de pommes (6$ à Whitehorse), 6$ les 3 salades romaines contre 3$ à Whitehorse... J'espère qu'ils ont de bons salaires ici.

Pour nous, bien sûr, c'est cher, mais avec tous les stocks que j'avais fait, on s'y retrouve car ce ne sont que des courses d'appoint.

Babé, lui, va explorer les alentours, of course.

Il adore la toundra et pourrait y marcher pendant des heures.

On est un peu déçus de ne voir quasiment aucun mammifères. Pas de rennes, de boeuf musqué, ni même d'Arctic Fox. Quant aux belugas, il n'arrivont pas avant mi-juillet dans le port. On doit se contenter de ce Red Fox.

Côté pioux-pioux, pas de coche non plus mais de chouettes obs sur les nombreux plans d'eau autour du village.

Ce qui est sympa, c'est de revoir des espèces en pleine saison de nidification dans leur plumage nuptial, ici dans le nord, alors qu'on les a d'abord contactées dans le sud en hivernage.

Et pour varier des animaux, l'avancée de la glace sur la berge.

 
Avancée de la glace sur la berge :
 

Un petit mot sur le Nenet.

Comme on s''y attendait, il n'y en a pas beaucoup dans le nord. En passant à la mairie (l'office de tourisme du village), on m'a dit qu'il n'y avait pas de wifi libre dans le village, que la bibliothèque n'en avait pas (ce qui est vrai) et qu'il fallait voir auprès des hôtels.

En fait, il existe un wifi libre. On l'a découvert par hasard au Youth Center. Il n'est activé que lorsque le centre est ouvert, c'est à dire durant quelques heures dans la journée, et les gens du village viennent s'y connecter. Il est lent, mais c'est suffisant pour prendre des nouvelles du monde.

Le temps est très changeant. Lorsqu'il y a des nuages, on est bien contents de rester au chaud dans TiNéfant.

Et pas question de prendre la route lorsqu'il pleut. Les 20 premiers km de piste deviennent une vraie patinoire.

Depuis notre arrivée dans le Yukon, on nous dit que le printemps à 15 jours de retard et ça se sent d'autant plus ici entre vent froid et océan gelé.

Les jours s'égrennent finalement jusqu'au 21 juin, jour du solstice d'été et Fête Nationale des Autochtones.

 
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