Mercredi 15 février. Le temps est au frais (15°C), ça fait du bien. . On passe la journée à Gomez Farias. J'achète quelques tortillas et autres galettes fourrées dans une petite gargotte sur la place. Bof. La pâte noire de haricots est lourde à digérer et le porc trop épicé. Oh well. Je passe ensuite l'après-midi à mettre le site à jour en ligne. Avec la température qu'il fait le soir, c'est crêpes ! Mium !

Babé fait un peu d'ordi et se balade dans le village.

Jeudi 16, nous prenons la route direction le Parque Nacional Cumbres de Monterrey dans l'état du Nuevo Léon, plus au nord.

Le temps est nuageux et doux. Nous redescendons dans la plaine agricole. Le paysage se compose de plusieurs cuestas (des plateaux calcaires) que l'on monte et redescend pour ensuite parcourir des plaines toujours agricoles. Plantations diverses, élevages, il y a des vendeurs en bord de route.

Je suis encore frappée par la différence de niveau de vie d'une maison à l'autre. Un joli ranch avec clôture et gros portail peut se trouver à côté d'une petite maison de bois ou de parpaings ouverte à tout les vents. On croise un gros 4x4 américain tout neuf, puis un plus vieux qui pétarade. Une famille (papa, maman et un ou deux enfants coincés entre les deux) se déplace en moto (sans casques !). Un cheval attaché à une longe broute le bord de route. Des poules picorent dans une cour. Un chien poussiéreux aboie. Des gens attendent le collectivo au bord de la route. Et toujours, de petites boutiques peintes de bleu ou de rouge à l'effigie de la bière locale Tecate vendent des boissons sucrées, des paquets de chips aux saveurs piquantes ainsi que des bidons (garafones) d'eau de 8 ou 20L.

La misère se fait plus sentir en passant par la voie de contournement de Ciudad Victoria. Petites zones industrielles, décharges, lotissements en constructions, quartiers résidentiels huppés protégés par des murs et des barbelés se côtoient dans une atmosphère possiéreuse. Nous longeons une nouvelle avenue avec ses jolis panneaux publicitaires et ses petites boutiques. Puis en sortant de la ville, les bas-côtés sont à nouveau envahis de détritus. Parfois, de nouveaux bâtiments commencent à se fissurer au milieu d'un terrain envahi d'herbes.

C'est ça le Mexique. À un certain moment de l'argent est investi pour favoriser le développement économique local, puis le projet est abandonné, laissant de jolis bâtiments en voie de délabrement. La plupart des gens vivent de petit commerce. Certains, de gros propriétaires ou des citadins, réussissent à former une classe moyenne ou supérieure qui a les moyens de se balader à El Cielo le weekend.

Et puis, il y a les forces armées. Militaires ou policiers (fédéraux ou municipaux), ils se déplacent en convois surarmés avec casques et gilets par balles. La population est sous surveillance, non protégée. Ce déploiement de force ponctuel est complètement déplacé, d'autant que jusqu'ici on ne s'est jamais sentis menacés dans les villages que l'on a traversés...

Passé Ciudad Victoria, le paysage de cuestas se transforme en plaine entourée de montagnes plus escarpées. Nous nous en rapprochons en entrant dans l'état du Nuevo Léon. La végétation est plus sèche. Finie la forêt tropicale.

A l'approche de la ville de Monterrey, le développement économique se fait à nouveau sentir. Belles routes, boutiques, on voit notre 1er golf ! Ça ne nous avait pas manqué après tous ceux qu'on avait vu aux Etats-Unis.

En bifurquant sur la NL20, ce sentiment de prospérité se confirme. La petite route sinueuse qui grimpe dans la montagne passe dans des villages remplis de boutiques de souvenirs et restaurants. Comme à El Cielo, les riches de la ville viennent se détendre et se divertir dans la montagne. On voit pas mal de quads et des coccinelles customisées pour faire de la piste.

Notre regard se concentre sur les paysages. C'est beau la montagne !

Nous entrons dans le Parque Nacional Cumbres de Monterrey.

Un office de tourisme nous donne une carte succincte de la zone. Les pistes ne sont accessibles qu'en 4x4. Babé voudrait faire quelques sommets mais il ne semble pas y avoir trop de sentiers. En fait, le parc se traverse par la route, les activités se situant sur les côtés.

En haut de la côte (vers 1500m d'altitude tout de même !), nous traversons une jolie forêt de pins, jeune mais jolie.

Il est 17h. Nous nous posons dans un camping désert au milieu de la forêt pour 80pesos(environ 4euros)/personne (25.370373,-100.20165). Il fait froid. Quelques gouttes tombent. Il y a des asadors (emplacement de camping avec table et BBQ), des cabanas, terrains de jeux ET des douches chaudes. Cool ! Ça fait du bien !

Je passe les deux jours suivants dans un état vaseux. J'ai un bon rhume que je traîne depuis quelques jours. Babé se fait plaisir en balades le long de la route et sur les sentiers qu'il trouve. Il coche à nouveau.

Le temps est avec nous. Nous prenons la route pour traverser le parc et ne réussissons à parcourir que 30km. Les sommets qui nous entourent sont tous plus jolis les uns que les autres. Nous sommes encore en territoire calcaire et les plis dans les roches sont de toute beauté. On s'arrête souvent pour disfruter et prendre des photos. La route passe parfois dans des gorges, en partie sur le lit de la rivière.

Le début n'est qu'une grosse zone à touristes où les loueurs de quads et de cabanas se succèdent. C'est le weekend. Les citadins envahissent le territoire. Plus loin, la roche se repeuple de forêts de pins propices à de nouvelles coches, en particulier autour du village de San José de Boquillas.

Les pentes sont raides. TiNéfant chauffe en première.

La laguna de Sanchez est déséchée. Dans le village, un gars nous tape la causette. Il a fait la tournée des vins en France.

Les autres campings étant plus chers (150pesos/personne avec beaucoup moins de place), nous retournons au nôtre qui est maintenant bondé. Il y a parfois jusqu'à huit tentes par emplacement ! Autant dire qu'on ne passe pas une bonne nuit entre les bavardages de nos voisins et mes ronflements.

La tête dans la pâté, nous reprenons la route le dimanche pour pousser un peu plus loin. La route grimpe encore. Nous passons dans l'état de Coahuila et arrivons sur un petit plateau à plus de 2000m d'altitude. Il y a une zone d'asador abandonnée sur la pente au milieu des vergers. Babé se renseigne dans la maison d'à côté. On peut y passer la nuit. C'est 100pesos, mais le gars ne viendra pas chercher les sous. (25.38258,-100.528647)

Le temps est nuageux. Il y a des averses et il fait froid. Babé sort tout de même spoter et revient avec quelques coches.

Les sommets autour sont tentant. Dommages qu'il fasse si froid...

Le lendemain, nous poussons un peu plus loin en faisant des arrêts spots. Nous sommes toujours dans une plaine de montagne couverte de vergers propice aux pioupioux. Babé voudrait spoter partout !

Vers midi, plutôt que d'aller dans la ville de Saltillo toute proche, on se pose dans un "parque ecotouristico" qui n'en a que le nom juste avant de prendre l'autoroute. (25.383339,-100.787318)

 
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