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Mercredi 19 avril.

Nous nous levons avec un magnifique ciel bleu.

Babé est dégoûté car cela aurait été une journée idéale pour randonner...

Mais bon, il faut bien que l'on avance si on veut un jour faire le Yucatan avant que notre visa n'expire.

De toute façon, comme je l'ai déjà dit, on a prévu de repasser l'année prochaine.

Nous disons donc au-revoir aux volcans et à la rando pour nous tourner à nouveau vers les spots obs et les coches pour Babé.

Eh oui ! Nous entrons dans une zone du Mexique pleine de nouveaux oiseaux !

J'ai repéré une quinzaine de spots à oiseaux et aussi à mammifères. Cool !

Notre premier objectif est donc Amatlán, dans l'état de Veracruz, à moins de 150km de là.

Au lieu de prendre l'autoroute, nous passons par la nationale qui nous fait bifurquer vers le sud avant de remonter au nord et entrer dans l'état de Veracruz.

Nous traversons une plaine agricole pleine de serres, puis le paysage devient plus vallonné avec des cactus et des yucas. La route monte dans la montagne couverte de forêt sèche. Puis c'est la descente jusqu'à la forêt humide. Nous découvrons au passage une nouvelle façon de rouler dans les virages serrés : le changement de voie. Eh oui ! De droite on passe à gauche le temps du virage, puis on retrouve notre voie. Etrange...

Je m'émerveille encore de changer en si peu de temps d'environnement.

Après trois semaines passées dans les montagnes avec 5 à 10°C le matin et 25°C l'après-midi dans une atmosphère sèche et fraîche, cela fait bizarre de plonger dans une vallée chaude et humide où la végétation est abondante voire envahissante.

Les villages et villes se succèdent avec leurs lots de topes. Les camions chargés de canne à sucre bouchonnent un peu. Notre vitesse tombe drastiquement.

Arrêt ravitaillement chez Bodega Aurrera.

Les villes d'Orizaba, Nogales et Cordoba font toutes propettes avec leurs jolis trotoirs et leurs rangées de palmiers.

Walmart, MacDo et zones commerciales. C'est le passage dans une civilisation bien rangée ou rien ne dépasse. Les gens sont des copies conformes américaines.

Bof !

Nous arrivons à Amatlán, petit village au sud de Cordoba, vers 13h.

Je nous amène au spot obs du premier coup. Ça change !

Après avoir passé le petit centre-ville aux rues étroites, nous arrivons sur une piste bordée de plantations de canne à sucre, de café et de banane.

La chaleur est écrasante. 30°C. L'air sent l'humus, les fleurs et... le cramé. Des champs de canne à sucre brûlent juste à côté. Pas de doute, on est bien revenu en forêt tropicale humide !

Babé saute du camion pour aller se balader sur la piste.

C'est qu'on est dans un des seuls spots où l'on peut voir un piou-piou "very secretive" comme dit le bouquin : le Sumichrast's Wren. Endémique et très localisé, c'est un "lifer" comme disent les anglosaxons, le piou-piou d'une vie, vraiment pas facile à observer. Les birders y vont d'ailleurs souvent avec la repasse pour pouvoir l'entrevoir.

Mon Babé, lui, part juste avec son sac-à-dos et une bouteille d'eau. Le temps est à l'orage. Il reviendra 5 heures après, trempé par la pluie, sans le lifer, mais avec 6 coches !

Il est tard et la question du spot dodo se fait pressante.

Il y a des spots sur le bord de la piste. Babé a demandé aux locaux. C'est tranquille.

On se pose donc dans les champs de canne à sucre.

Sur la réserve, je suis rassurée une heure après par la police qui vient voir ce qu'on fait. Les deux policiers nous regardent comme si on étaient bizarres de vouloir dormir ici, mais nous disent aussi que c'est tranquille.

Babé est tout content de bivouaquer près de son spot obs.

On se couche bien crevés au son de la pluie et d'un oiseau nocturne qui chante au-dessus du camion et répète toujours la même note étrangement proche de celle de nos livreurs de gaz.

Babé-mon-philosophe relativise : "Au moins, il ne dit pas "El Gas !""

Il relativise beaucoup moins lorsque des moustiques viennent buzzer autour de nous...

J'installe la moustiquaire et nous passons une nuit ponctuée par le chant de l'oiseau et le sifflement du train qui passe pourtant beaucoup plus loin.

Lever le lendemain avec la tête dans le pâté, mais un magnifique ciel bleu avec une vue dégagée sur le Pico Orizaba.

Babé sort spoter toute la matinée. Pendant ce temps, je commence à taper mes articles.

Il revient à midi avec deux coches, mais toujours pas son lifer. Ce piou-piou est décidément vraiment "secretive" !

Il repart toute l'après-midi. Le temps s'est couvert et semble tourner à la pluie.

Je comate au camion sous les 32°C en commençant à relire les premiers chapitres que j'avais écrits du tome 3 des Chroniques des Protecteurs. Pas mal, pas mal du tout !

Vers 17h, j'entends quelqu'un chanter sur le chemin.

Tiens, c'est du français !

Mon intuition se confirme lorsque je voit Mon Babé rentrer tout sourire : il a coché son lifer !

Marchant dans la montagne, il a trouvé une zone propice au piou-piou : des rochers et une vieille plantation de café-bananier. Et là, son piou-piou se pose tout en silence sur le sommet d'un rocher pendant une dizaine de secondes avant de disparaître dans un trou.

Le wren ne reviendra pas, mais c'est tout de même "The Obs" de la journée !

On fête ça avec un bon gâteau poire-chocolat en dépit des 29°C qu'il fait encore dans le camion.

 
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